Chéri-Bibi, lui aussi, passa une nuit
excellente grâce à de certains médicaments primaires dont Yoyo
avait le secret. Et il fit, lui, des rêves : des rêves
admirables ! Il rêvait qu’il avait débarrassé à jamais Palas
des trois bandits qui formaient le seul obstacle à son bonheur.
Quand il se réveilla, il était encore plein de cette idée charmante
et il tâcha, pendant quelques instants, à se rappeler par quel coup
heureux et terrible il était parvenu à un aussi enviable
résultat.
La mémoire qu’il avait de son rêve lui
faisait défaut sur ce point capital, et il ne s’en montra point
autrement chagriné, car il ne manquait point de confiance en son
imagination à l’état de veille, dès qu’il s’agissait de débarrasser
la société de quelques mauvais garçons. Il venait de décider, à
part lui, de conférer de cette chose importante, au plus tôt et
dans le plus grand secret, avec son ami la Ficelle, et un sourire
de bon augure errait déjà sur sa lèvre monstrueuse, quand deux
petits coups secs frappés à la porte de l’huis le firent se
dresser, la mine terriblement hostile, car il ne connaissait point
cette manière de frapper.
« Qui est là ?
– C’est moi ! répondit une
voix de femme qui le fit tressaillir. Ouvrez-moi, monsieur
Sylvio ! »
Chéri-Bibi, du grabat où il était
étendu, tira le cordon qui faisait jouer le verrou, et une femme
parut. C’était Mme d’Haumont.
Avec elle entra toute la lumière de la
rade. Et elle-même, dans ce taudis, dans ce trou d’ombre au fond
duquel remuait l’ombre de Chéri-Bibi, surgit comme une âme en
visite, comme une douce flamme du paradis attirée dans l’antre
d’une sorcière par quelque invocation irrésistible. Au fait, sur le
foyer en cendre, finissaient de cuire, dans un chaudron, des herbes
et ingrédients diaboliques apportés la nuit même par Yoyo et qui
n’étaient peut-être point seulement destinés à des cataplasmes…
Pour que Macbeth s’en vînt vers les sorcières de minuit, il avait
fallu peut-être un miroton moins compliqué que celui qui mijotait
dans le pot du piaye roucouyenne. Yoyo connaissait le
secret de toutes les mixtures et il pouvait beaucoup demander à
leurs vertus. Chéri-Bibi put penser que c’était à la
toute-puissance du sorcier qu’il devait l’apparition de cette fée
sur le seuil de sa nuit.
« Entrez, gentille
dame ! » exprima le plus doucement qu’il put le
monstre frissonnant.
Françoise avait bravement refermé la
porte.
Chéri-Bibi soupira : il ne la
voyait plus ; tout au moins avait disparu cette forme de
lumière qui l’avait soulevé de son grabat, dans un émoi de tout son
être.
Chéri-Bibi aimait la beauté. Il l’avait
jadis fréquentée pendant des heures heureuses et sublimes, et
c’était un homme qui n’avait pas hésité dans son temps à accomplir
des exploits mythologiques (nous voulons dire dignes de la
mythologie) pour un sourire de femme.
Or, si peu qu’il la vît, dès qu’elle eut
repoussé la porte, il voyait bien que Mme d’Haumont ne
souriait pas… Certes non !
Que venait-elle faire chez lui ?
Elle ne lui avait jamais adressé la parole. Il l’avait quelquefois
promenée en barque, mais ç’avait toujours été comme s’il n’avait
pas existé pour elle ! Elle passait tout le temps de la
promenade à mêler ses yeux aux yeux de Palas. Ils (les yeux de
Mme d’Haumont) n’avaient jamais eu un rayon pour le pauvre
pêcheur Sylvio.
C’était un miracle qu’elle sût même
qu’il existât, qu’il habitât ces quatre planches, au bord de
l’eau.
« Monsieur, fit la voix grave de
Françoise (une voix qui ne tremblait pas), je suis Mme Didier
d’Haumont !
– Je vous ai reconnue,
madame ! » fit Chéri-Bibi en hochant la tête et pour dire
quelque chose… « J’ai le vertige, pensait-il, l’attente fait
que tout tourne autour de moi ! »
Il n’attendit pas
longtemps :
« Moi aussi, je vous ai reconnu,
monsieur !… J’ai reconnu tout à coup le pêcheur Sylvio quand
mon mari vous a pressé dans ses bras ! »
Il y eut au fond de l’antre un
grognement rauque qui était aussi un gémissement… et puis plus
rien…
Et ce fut encore la voix grave de
Françoise qui reprit :
« Je vous ai aperçu aussi,
monsieur, la nuit où vous avez sauté par la fenêtre du
bureau.
– Et vous n’avez rien
dit ?
– Je me suis évanouie…
– Évidemment !… »
Cette fois le silence fut long. On
entendait seulement la vaste poitrine battante de
Chéri-Bibi.
« Je comprends, finit-il par dire,
dans un souffle et dans un sourire (dans un effroyable sourire
qu’elle ne vit pas, car elle se serait assurément enfuie, effrayée
devant une créature de Dieu qui pouvait avoir des sourires
pareils). Je comprends le souci qui vous
amène !… » Et, dans l’ombre, Chéri-Bibi se prit la
gorge comme s’il voulait y étrangler le ricanement sinistre qui
déjà enflait ses muscles…
Ainsi cette femme s’était évanouie
d’horreur parce qu’elle avait vu son mari l’embrasser comme un
frère !… « Évidemment !
Évidemment ! » Elle avait vu la peste en personne
sortir de la nuit et presser Palas sur son sein que la vie n’eût
pas été arrêtée en elle par une plus grande
épouvante !
Ça, c’était le lot de Chéri-Bibi, de
n’avoir qu’à paraître pour faire hurler les petits enfants, et se
pâmer les femmes !
« Je comprends ! je
comprends le souci qui vous amène !… On n’embrasse pas
ça !… Qui suis-je, moi qu’il a embrassé ?… Eh bien,
madame, je suis !… je suis !… »
Il devina qu’elle se rapprochait de lui,
il sentit la chaleur de sa main qui n’osait pas toucher sa
bouche…
« Taisez-vous !… Je ne suis
pas venue ici pour savoir qui vous êtes !… Je ne le savais
pas quand vous étiez cachés, tous deux, mon mari et vous dans mon
appartement…
– Fatalitas !…
vous nous aviez vus, madame ! haleta Chéri-Bibi !…
Vous saviez que j’étais sous votre chaise longue ?…
– Oui, monsieur, et je ne me
suis pas évanouie…
– Oh !… vous
saviez que j’étais là, moi, moi, l’horreurde
moi !… »
Elle ne dit rien. Elle attendait qu’il
parlât, maintenant. Mais Chéri-Bibi ne pouvait pas parler. Sur un
fond de demi-gémissement, de demi-rugissement, éclataient de temps
à autre des monosyllabes, des moitiés de mots, des commencements de
phrases aussitôt évanouies…
Tout cela traduisait son enthousiasme
pour une petite femme qui n’avait eu qu’à poser tranquillement sa
fragilité sur un divan, entre un bandit qui se cache et un policier
qui cherche, pour tromper et retarder le Destin.
Cependant, un peu calmé, quoique
tremblant toujours d’un reconnaissant émoi, Chéri-Bibi finit par
prononcer :
« Elle est brave !
Timidité : Tu es une enfant qui n’a point de place
ici ! On peut vous parler carrément, madame : vous
nous avez sauvés ! Votre mari sait-il cela ?
– Non !… puisque je suis
ici !…
– Évidemment !Et
c’est à moi que vous venez demander de trahir le
secret… »
Elle se leva. Par la lucarne, un rai de
lumière venait de pénétrer. La figure de Françoise entra dans cette
lumière et la renvoya à Chéri-Bibi, sur son grabat, en effluves
adorables :
« Je ne viens point, dit-elle, pour
connaître votre secret à tous les deux ! Je sais que vous
courez le même danger… je viens vous demander, à vous, le moyen d’y
parer ! et de sauver mon mari, sans que mon mari s’en
doute ! »
Elle n’avait pas achevé cette phrase que
toute la masse de Chéri-Bibi basculait, roulait aux pieds de cette
femme et s’y maintenait, tandis que ses mains agrippaient le bas de
la jupe et que le monstre en embrassait les plis,
passionnément.
Françoise voulait le relever.
« Laissez ! Laissez !
supplia-t-il… Laissez-moi ici ! c’est si bon ! je ne me
mets pas souvent à genoux !… je vous prie de le croire !
Cela ne m’est arrivé qu’une fois dans la vie, et c’était aux pieds
d’une sainte comme vous ! Tout ce que je peux faire de bon,
tout ce que je peux tenter de bien (ce sont des choses qui
m’arrivent), c’est en souvenir d’elle ! Après tout, c’est une
vieille histoire qui n’a rien à faire ici ! mais c’était un
ange comme vous ! Alors, laissez-moi pleurer un peu à vos
pieds ! Ça soulage ! Depuis tant d’années ! tant
d’années que je n’ai pas pleuré aux pieds d’une
femme !… »
Françoise, qui pleurait, elle aussi,
attendit qu’il ne pleurât plus. Ce ne fut pas long. Chéri-Bibi,
soudain furieux de son apitoiement, dévora (si l’on peut dire) la
moitié de son chagrin en silence.
« Vous avez beaucoup
souffert ? » demanda Françoise, qui ne voulait pas se
montrer égoïste et qui cependant ne pensait qu’à une autre
souffrance…
« Oui !… Oui !… pas
mal ! merci !…
– Et mon mari aussi a beaucoup
souffert ? fit-elle, en hésitant…
– Oui ! oui ! un
peu !… » Et tout à coup Chéri-Bibi revenu de
lui-même, mécontent de sa faiblesse envers lui-même, voulut bien se
rappeler que cette femme n’était pas venue là pour lui…
« Trop !…
s’écria-t-il ! il a trop souffert ! car, lui, madame, il
est innocent, comme un enfant, c’est une âme toute blanche, comme
la vôtre, madame, digne de la vôtre !… Vous saurez tout !
c’est nécessaire ! Si vous ne saviez pas tout, vous pourriez
vous imaginer… »
Françoise tremblait d’angoisse.
Chéri-Bibi s’en aperçut… Il s’interrompit :
« Non ! vous ne pourriez
imaginer cela ! alors il vaudrait peut-être mieux se
taire… »
Et il attendit :
« Je ne crains rien pour
lui ! » fit-elle, de sa douce voix grave, un peu
tremblante, et elle se répéta tout haut, comme pour se donner du
courage, une phrase qu’elle ne cessait de dire tout bas depuis
vingt-quatre heures : « J’ai foi en lui !
J’ai foi en lui ! » puis, elle ajouta, avec une
ferveur nouvelle :
« Dites-moi toutce
qu’il faut ! »
Chéri-Bibi s’était redressé, avait
regrimpé sur son grabat avec des grognements : « Il
réfléchissait !… » Et voilà qu’il cessa de
réfléchir… qu’il fit entendre une phrase qui grondait entre ses
dents depuis quelques minutes, une phrase qu’il avait grand-peine à
retenir prisonnière… il ne la retint plus parce qu’il fallait en
finir et qu’entre lui et cette femme, il ne pouvait plus y avoir de
demi-confidences…
« Lui et moi, nous sommes deux
forçats en rupture de ban ! »
La figure de Françoise était toujours
dans la lumière, de telle sorte que Chéri-Bibi put assister du fond
de sa nuit à la transformation subite de ce visage qui sembla
quitter la vie.
Les paupières battirent et retombèrent
sur le regard, lourdes comme du marbre et toute la figure elle-même
ne fut plus qu’une image de pierre caressée d’un rayon
idéal.
Cependant, cette image, en dépit de
l’apparence, était vivante, puisque les lèvres remuèrent pour
laisser passer un mot dans un soupir : « Le
malheureux ! »
Ainsi, dans cette affreuse conjoncture
où elle apprenait toute l’immensité de son propre désastre, elle ne
pensait qu’à la calamité de l’autre, de celui à qui elle avait
donné son cœur, son âme, sa chair, et dont elle ne pouvait
pas douter, puisqu’elle lui avait donné tout cela. Sous le coup qui
venait de lui être porté, elle ne pensait pas qu’elle avait
épousé un forçat, elle pensait au forçat qu’elle avait
épousé et qui était innocent ! Cela représentait pour
lui une somme déjà si considérable de misère et de désespoir
qu’elle ne pouvait avoir même l’idée de commencer à prendre sur
elle-même la mesure de son malheur personnel.
Cela était d’une grandeur telle que
Chéri-Bibi en était comme foudroyé.
Un mot tombé de cette bouche adorable
l’avait frappé jusqu’à l’anéantissement. Chéri-Bibi prétendait
connaître l’amour, et il y avait dans sa vie passée des heures où
ce sentiment lui avait inspiré les plus généreux crimes de la
terre… Tout de même, un amour aussi parfait, aussi absolu que celui
qui remplissait le cœur de cette femme, peut-être ne l’avait-il pas
soupçonné !
Un mot le tira de son accablement
extatique : « Parlez ! »
Alors, il parla, et ce pitoyable bandit
se rappela que jadis, entre deux stations à Cayenne, il avait su
tenir à une femme le plus noble et le plus tendre langage du monde.
L’élégance et la beauté, surgies à ses côtés, chassaient
instantanément l’argot. Une belle douleur qui passait anoblissait
la sienne. Il n’y avait pas cinq minutes qu’il parlait que
Françoise, dans une grande détente heureuse de tout son être,
pleurait…
Il parlait avec une émotion si profonde
de l’innocence de son ami (son ami !), que la jeune
femme posa sa main, dans un geste inconscient de reconnaissance,
sur la main de Chéri-Bibi. Celui-ci se recula aussitôt, avec un
sourd rugissement, au fond de son antre !…
« Pas les mains ! on ne me
touche pas les mains !… Un ange comme vous ne touche pas les
mains de Chéri-Bibi !… »
À ce nom, célèbre dans les fastes du
crime universel et dont on avait terrifié sa première enfance,
comme autrefois les gouvernantes en usaient avec le loup-garou,
Françoise eut un « oh ! » d’épouvante… et, au recul
de pudeur de Chéri-Bibi, elle répondit par un recul
d’horreur…
On ne la voyait plus. Ils ne se voyaient
plus. Ils étaient chacun dans leur coin, chacun dans leur bout
d’ombre :
« N’ayez pas peur, madame !
gronda la voix redevenue férocement ironique de l’affreux bandit…
je ne bougerai plus !… Je vous le jure !… Prenez
le temps seulement de « vous remettre » pour mieux
m’écouter… Je ne dirai que des choses utiles, vous pouvez
en être assurée… Je ne veux pas que vous reposiez auprès de
Palas avec une âme inquiète !…
– Palas ?
interrogea-t-elle dans un souffle.
– C’est ainsi que nous l’appelions
au bagne, madame. Un joli nom, n’est-ce pas ? C’est moi qui le
lui ai choisi !… Mais son vrai nom, je vais vous le
dire : votre mari s’appelle Raoul de Saint-Dalmas ! Ce
nom ne vous dit rien, vous étiez trop jeune, lors de
l’affaire… »
Il s’arrêta. Il l’entendit qui
« claquait des dents !… » Elle, si brave tout à
l’heure, maintenant, elle avait peur !… elle avait peur de
lui !… Le monde entier avait peur, depuis si longtemps, de
Chéri-Bibi ! Et il eut pitié de cette pauvre créature qui
avait la terreur de son nom, et qui grelottait parce qu’il avait
haussé un peu la voix et que, depuis un instant, il s’exprimait sur
un ton fâché…
Dès lors, il lui parla à voix basse
(oh ! à voix basse, il pouvait avoir une voix si douce,
certaines intonations sympathiques du plus heureux effet !) et
il lui conta toute la triste aventure du pauvre Saint-Dalmas, comme
s’il eût récité l’une de ces complaintes des bords de la route que
les marchands d’images d’autrefois vendaient pour deux sous aux
petits enfants après les leur avoir chantées.
C’était infiniment pitoyable. Et il ne
pouvait y avoir qu’un brave homme pour trouver une façon aussi
joliment touchante de conter un si injuste malheur… Alors elle
cessa de claquer des dents. Elle écoutait. Elle
écoutait !
Maintenant Chéri-Bibi confiait à
Françoise qu’il s’était échappé lui-même du bagne pour aider Palas
à prouver son innocence, et que c’était dans la recherche de
cette preuve qu’ils avaient failli tous deux être
pincés par la police et qu’il leur était arrivé la
méchante aventure de la nuit !
Ce disant, Chéri-Bibi laissait ignorer à
Françoise l’existence des misérables qui poursuivaient son mari.
Ainsi la rassurait-il le mieux qu’il pouvait, lui affirmant que
Raoul de Saint-Dalmas « passait pour mort et n’avait plus rien
à redouter de l’injustice des hommes ! »
Enfin, il l’enseignait sur la conduite à
tenir : elle devait, avant toutes choses, cacher à son
mari qu’elle savait la vérité !
« Mais je crois à son
innocence ! protesta-t-elle.
– Gardez le silence, vous dis-je.
Tant qu’il ne pourra pas apporter à la face du monde la preuve de
cette innocence-là, il ne pourra supporter l’idée qu’au fond de
vous-même vous êtes en droit d’en douter !… La pensée
qu’il y aurait peut-être des moments où vous y croiriez moins, à
son innocence, lui ferait haïr la vie ! Il m’a dit qu’il
se tuerait si vous appreniez jamais qu’il a passé dix ans au bagne
et qu’il a été assez lâche pour vous épouser !… Je n’insiste
pas !… » conclut Chéri-Bibi.
Sans doute, pour graver plus fortement
dans l’esprit de Françoise le souvenir de ces dernières phrases lui
dictant la nécessité du silence, le bandit avait repris sa grosse
voix qui paraissait toujours si grondante de menaces… Tant est que
Françoise, dans le moment qu’elle se sentait un peu moins de
répugnance pour un si célèbre brigand, lequel avait montré tant de
dévouement pour la pauvre victime qu’elle adorait, se reprit à
trembler comme une feuille.
Le rayon de soleil qui passait par la
lucarne s’était glissé peu à peu jusqu’au grabat et éclairait
maintenant les mains ! « Pas les
mains ! Pas les mains ! »
Ah ! ces deux énormes pattes qui
s’étaient refermées sur tant de crimes dont la terre était encore
toute retentissante !… Elles lui faisaient peur. Elles lui
faisaient peur !… Et tout à coup, ce fut plus fort
qu’elle !… Comme ces mains avaient remué un peu vers
elle, elle se sauva !…
Elle fut près de la porte d’un bond,
l’entrouvrit d’une main tâtonnante, bredouilla quelques mots
honteux de remerciements, puis, comme elle sentait qu’elle allait
étouffer, elle se jeta dehors… et se mit à courir… courir comme une
folle… poursuivie par un mot qui éclatait encore à ses oreilles et
qui avait salué son départ éperdu :
Fatalitas !